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lundi, 22 février 2016

La vue myope

 

 

 

 

Une amie chère, tandis que nous visitions, il y a maintenant longtemps, une exposition de peinture, me suggéra d'ôter mes lunettes (mes yeux sont myopes depuis l'enfance) et d'apprécier ainsi, pour un moment, les tableaux. Je n'y avais jamais pensé ! Le "grain" et la "pâte" évanouis, le flou animait les lignes et les masses de couleurs à sa façon particulière. Le tableau contemplé se dotait d'une profondeur nouvelle, et vibrait autrement par endroits. Je voyais se détacher des silhouettes étranges ; des pans de la composition s'écroulaient, d'autres dansaient ; un équilibre différent se manifestait. Lorsque je remis mes bésicles, j'avais le souvenir d'un autre tableau. Mon amie m'avait convaincu de la qualité d'une telle expérience, et du privilège propre aux personnes myopes de pouvoir ainsi choisir leur regard. Depuis ce jour je ne manque pas, devant certains tableaux (je parle des tableaux qui nous appellent davantage que d'autres, dans les salles d'exposition), de refaire le même geste, quitte à me cogner bientôt dans l'embrasure d'une porte.

 

 

 

 

07:43 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge, Musée d'un regard | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

Voilà une excellente idée.

Écrit par : Denis | lundi, 22 février 2016

Vous suivrez sans doute ce conseil en secret, je le sais, cher Denis. Merci de votre passage en ces lieux, toujours.

Écrit par : Frédéric Tison | lundi, 22 février 2016

Les commentaires sont fermés.