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jeudi, 04 juin 2015

Pour un archipel

 

 

 

Dire que l'Internet revient essentiellement à jeter ses perles aux cochons, et que c'est là toujours quelque multiplication des pains, n'est pas juste. Certes, nous œuvrons au sein de l'indifférence, de la sottise, de l'inculture revendiquée, de la vitesse et de l'impatience, mais nous œuvrons : nos mots, nos images, nos blogues ne sont que des fenêtres ; mais qui regarde les fenêtres ? Qui les traverse ? Et puis nos penseurs, nos écrivains consacrés nous ont désormais abandonnés ; leur laisserons-nous toute la place, surtout la belle, la pauvre, l'aimante place d'aujourd'hui, qu'ils revendiquent pour eux-mêmes, tandis que nous sommes, nous, véritablement seuls, amoureux et sans appui ? J'entends des îles d'or se plaindre ; j'entends Midas ! Mais je n'entends pas l'île qui lancerait ses navires construits vers ce qui me sert de rivage à moi, à quiconque attend : je veux dire quelque regard, quelque voix. Ainsi je cherche les îlots, et je rêve l'archipel !

 

 

 

 

21:21 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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