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dimanche, 03 mai 2015

Chronique du mauvais temps (fragment)

 

 

 

 

Comme le mauvais temps est beau, en France, près de la mer ou à Paris ! Comme il est vaste et profond ! Le gris de l'air est aimable et attentif, redoublé parfois par la pluie qui scintille, vivace, heureuse d'être la pluie... Dire qu'il est des gens qui s'en vont à prix d'or sur des plages aveuglantes, sous un insipide ciel bleu ! Sans doute leur manque-t-il ce regard exercé qui fait voir du pigeon parisien les plumes délicatement nuancées que souligne le violet du collier, et du goéland argenté du Tréport la tunique blanche adoucie par le manteau couleur cendre... Et le gris du ciel ! Que dis-je, les gris de ce ciel, le gris pâle, presque timide, le gris qui rêve, le gris qui s'allierait au rose de Verlaine, le gris bleu sombre, le gris bleu doux, le gris inquiet, le gris grave et lourd, le gris menaçant, le gris persuasif, le gris obombré, le gris de poussière, le gris noir, le gris infini, le gris qui s'enfuit, les mille autres gris... Dire qu'en France, près de la mer ou à Paris, nous possédons tous les gris, et que si peu savent les voir et les chérir comme autant de beautés de ce monde !

 

 

 

 

 

14:13 Écrit par Frédéric Tison dans Crayonné dans la marge | Tags : frédéric tison, note, gris | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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