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lundi, 22 décembre 2014

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (29)

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 61. Un livre d'Éthiques et politiques, en deux volumes, escript en françois de lettre de fourme ; et au commencement du second fueillet du premier volume des Estats et esthiques a escript : Ces si come, et au commencement du second fueillet de l'autre volume a escript : Et cette communite ; et sont couverts chascun de veluyau vermeil, à deux fermoers d'argent doré, esmaillés l’un aux armes de Mons., l’autre aux armes de feu Mgr d'Orléans, lequel donna les deux volumes à Mons._75 liv. »

 

Je pense qu'il s'agit de l’Éthique à Nicodème, de l’Éthique à Eudème et de la Politique d’Aristote.

 

 

« 62. Un livre d'Éthiques escript en françois, de lettre de fourme, et au commencement du second fueillet a escript : En peut l’en ; couvert de veluyau vermeil à deux fermoers d'argent doré, esmailliés l'un de saint Jehan, l'autre de la Magdelaine, et cinq boulions de mesmes sur chascun ais, lequel Bureau de Dammartin, bourgeois et marchand de Paris, a fait faire par le commandement de Monseigneur._30 liv. »

 

Il s’agit (toujours selon moi) de l’Éthique à Nicodème et de l’Éthique à Eudème d’Aristote.

 

« Cette traduction est celle de Nicolas Oresme, précepteur de Charles V, mort en 1382, qui fut en 1488 imprimée par Verard. Le duc avait chargé Bureau de Dammartin d'en faire faire une copie. Celui-ci, modestement qualifié de bourgeois et marchand de Paris, était le fils de Bureau de la Rivière, ministre favori de Charles V ; il s'appelait de Dammartin, ou comte de Dammartin, parce qu'il avait épousé l’héritière de cette maison », écrit Hiver de Beauvoir.

 

 

« 63. Un petit livre en françois, escript de lettre de court, du Gouvernement des roys et des princes, appellé le Secret des secres [sic], que fit Aristote, couvert de cuir vert à deux fermoers de laiton._10 s. »

  

Le Secret des Secrets est une encyclopédie, écrite sous la forme d’une vaste lettre, traduite d’un livre anonyme arabe du Xe siècle, le Kitâb sirr al-‘asrâr (Le Livre des secrets), et faussement attribuée à Aristote : ce dernier aurait là composé un « miroir du prince », conseils divers à destination d’Alexandre le Grand, dont le Stagirite avait été le percepteur, au moment de la conquête de la Perse. Le livre a été traduit en latin par un clerc nommé Philippe de Tripoli, dont nous ignorons tout, après 1227, sous le titre Liber qui dicitur Secreta secretorum, vel de regimine regum et principum. On y trouve des exposés de politique, de morale, d’alchimie, d’astrologie, de médecine, de magie… C’était en quelque sorte la référence encyclopédique du bas Moyen Âge. Je rappelle que cette œuvre se trouvait également dans la bibliothèque de Charles d'Orléans, à Blois.

 

« 64. Un autre semblable livre, et de semblable matière comme le précédent, qui fut de feu Mons. d'Estampes [Louis d’Évreux (1336-1400), pair de France, arrière-petit-fils du roi Philippe III de France, mort d’apoplexie le 6 mai 1400 à Paris alors qu’il dînait avec Jean de Berry], couvert de cuir vermeil empraint, et sont cinq cloux sur chascun ais._50 s. » 

 

 

(à suivre.)

 

 

 

 

 

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