Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 06 mai 2014

Le vif

 

 

 

 

Dieu sait que j'aime les lieux où l'histoire est encore vive, à l'instar des monuments qui semblent n'avoir pas été touchés, et des tableaux qui rêvent toujours dans les palais ou les églises pour lesquels ils furent conçus. À Tronoën, en Bretagne, près de la chapelle elle-même épargnée par le temps, le voyageur ébloui découvre encore le Calvaire, massive construction de pierre où de vastes statues et hauts-reliefs rongés par l'air de la mer se déploient encore, pour la plupart d'entre eux, distinctement, et ce voyageur croit à une apparition fantastique : ce qu'il voit là est un édifice demeuré sur sa terre depuis son origine, seul le temps est passé sur sa pierre, et nulle main d'homme n'a osé le déplacer, encore moins le détruire. Je n'avais jamais contemplé auparavant un tel Calvaire, sinon les fragments éparpillés que l'on voit dans les musées et qui semblent être navrés d'avoir perdu leur demeure ; ceux-ci, je m'en avise, ne m'auront jamais donné qu'une idée trop vague de la beauté d'un Calvaire presque intact, qui n'a perdu que ses couleurs et dont le grain de la pierre est la nostalgie elle-même.

 

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.